♦ Le Tableau volé ***

de Pascal Bonitzer

Film français, 1 h 31

Inspiré d’une histoire vraie, Le Tableau volé dévoile l’univers méconnu des marchands d’art et des enchères à travers l’histoire d’André Masson, commissaire-priseur réputé de la maison Scottie’s. Le spécialiste consent à se déplacer dans l’est de la France pour expertiser un tableau présent dans une maison achetée en viager qui pourrait être d’Egon Schiele. Face à la toile, André et Bertina, son ex-épouse spécialiste de cet artiste, ne peuvent retenir un rire nerveux. Il s’agit des Tournesols, une œuvre du peintre, disparue depuis 1939. Sans jamais donner l’impression de trop-plein, le film dépeint de manière captivante et délicate un milieu passionné d’art, mais plus encore de sa monétisation, et évoque la spoliation des juifs au moment de la Shoah. Un film passionnant, servi par une distribution impeccable.

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♦ Une affaire de principe **

d’Antoine Raimbault

Film français, 1 h 35

Comment rendre attrayante une histoire (vraie) se déroulant essentiellement dans les couloirs et les bureaux de la Commission et du Parlement à Bruxelles ? Le réalisateur Antoine Raimbault relève le défi en mettant en scène José Bové en simple parlementaire écologiste déjouant les manœuvres du lobby du tabac et se confrontant au puissant président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. La forme adoptée – celle du thriller politique – est efficace pour créer le suspense, même si elle est parfois caricaturale. En plus d’un aperçu des rouages des institutions européennes, ce qui intéresse Antoine Raimbault, ce sont avant tout les questions de justice et de démocratie. Et l’importance des contre-pouvoirs, pour préserver l’état de droit des intérêts privés. Un salutaire rappel à la veille du scrutin européen.

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♦ Un p’tit truc en plus **

d’Artus

Film français, 1 h 39

Deux braqueurs bras cassés – Paulo, interprété par l’humoriste Artus, qui réalise le film, et le second, La Fraise, joué par Clovis Cornillac – ont garé leur voiture sur une place « handicapé » le temps d’attaquer une bijouterie. Faute de véhicule à leur retour et pour échapper à la police, les deux bandits se retrouvent, sur un malentendu, à embarquer dans un bus avec des adultes en situation de handicap mental en route pour un séjour dans les Pyrénées. Paulo se fait passer pour Sylvain, un pensionnaire, La Fraise, pour son éducateur. S’ensuit une série de mésaventures pour les deux bandits, à la suite desquelles leur regard finit par s’ouvrir sur ces vacanciers pas tout à fait comme les autres et leurs « p’tit trucs en plus » de franc-parler et d’enthousiasme.

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♦ Jusqu’au bout du monde *

de Viggo Mortensen

Film américain, 2 h 09

Restée dans sa ferme isolée du Nevada pendant que son mari court les plaines pour aller faire la guerre de Sécession, Vivienne Le Coudy, femme forte et indépendante d’origine canadienne, fait seule face aux brutes locales, dont un propriétaire terrien et son fils. Le cycle de la violence masculine peut ainsi reprendre ses droits et ne s’arrêtera plus. Pour son deuxième film en tant que réalisateur, Viggo Mortensen reprend le modèle du western, qu’il tente d’actualiser en lui donnant une tonalité féministe et romantique. Mais assez vite le drame romantique laisse la place au film de vengeance et retombe dans les poncifs du genre.

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