La tête de liste du PS et de Place publique aux européennes, Raphaël Glucksmann, a été empêchée, mercredi 1er mai, de rejoindre le cortège du 1er-Mai à Saint-Étienne après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants, a constaté un journaliste.

Raphaël Glucksmann et son entourage ont été pris à partie par près d’une cinquantaine de personnes dès leur arrivée pour rejoindre le cortège, subissant des jets de peinture et des cris comme « Glucksmann casse-toi » ou « Palestine vivra ». La tête de liste, dénonçant « une cinquantaine d’énergumènes », dont certains appartenant à LFI selon lui, a en conséquence renoncé à rejoindre la manifestation. L’échange prévu après le défilé avec des militants a également été annulé.

« Ces gens ne sont pas des démocrates. On le voit dans leurs violences », a déclaré Raphaël Glucksmann peu après l’incident, se disant « sûr qu’il y avait des drapeaux de La France Insoumise » parmi les personnes qui l’ont invectivé. « 80 % des tweets à La France insoumise sont consacrés à Raphaël Glucksmann et à la liste PS-Place publique. Ils ont choisi leur adversaire », a-t-il ajouté.

« Frustration »

Invectivé dès son arrivée, avant même de rejoindre le cortège, Raphaël Glucksmann a par la suite été poursuivi sur plusieurs centaines de mètres par des personnes criant également « PS salaud », « Palestine vaincra » ou « Saint-É n’est pas à toi », en référence au surnom de Saint-Étienne.

La tête de liste avait des taches de peinture verte sur le front et de peinture rouge sur sa veste, a constaté un journaliste.

Raphaël Glucksmann a attribué ces mouvements de colère à « la frustration ». « C’est une réaction de frustration car la dynamique est chez nous », a-t-il estimé en référence aux sondages favorables à l’essayiste dans les intentions de vote aux élections européennes, le 9 juin, l’écart se réduisant avec la candidate Renaissance Valérie Hayer.

À six semaines du scrutin, avec 14 % des intentions de vote (+ 2,5 en un mois), la liste de Raphaël Glucksmann se rapproche de celle de la majorité présidentielle conduite par Valérie Hayer, à 17 % (– 1), selon une étude Cevipof-Ipsos-Institut Montaigne-Fondation Jean-Jaurès pour Le Monde publiée lundi et portant sur 10 651 personnes.

« Ce sont plutôt les sondages qui frustrent les éléments les plus radicaux », a estimé Raphaël Glucksmann.

Évoquant les slogans sur le conflit à Gaza, il a également assuré « ne pas avoir bégayé pour condamner le Hamas » tout en « luttant pour que le carnage à Gaza s’arrête ».

Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a dit « désapprouver totalement l’expulsion de Raphaël Glucksmann ». « Tous ceux qui veulent faire allégeance à la lutte des travailleurs pour leurs droits ont leur place le 1er-Mai. Il suffit de s’écarter d’eux s’ils nous déplaisent », a fait valoir Jean-Luc Mélenchon sur X. Pour l’Insoumis, « cette action fournit une diversion médiatique contre le 1er-Mai et un rôle de victime à Glucksmann qui en profite pour nous accuser ».